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De la France à l’Angleterre, en passant par les îles marquises et la Nouvelle-Zélande, cet aristocrate aventurier, à défaut d’avoir conquis le monde, aura conquis le trophée du plus excentrique de nos compatriotes.
Né en 1793 de la petite aristocratie, Charles est probablement né en Angleterre. Sa famille, originaire de France, se voit obligée de fuir suite à la révolution française et s’exile en Belgique, en Hollande, puis en Angleterre. Bien qu’il se dise né en Angleterre, il est plus probable qu’il soit né à Bruxelles, voir en Hollande à Grave.
Commencant sa carrière comme secrétaire particulier d’un marquis portugais, il fait ensuite un court séjour dans le 23ème bataillon des dragons (Lights dragoons). Après un passage à l’ambassade de France en Angleterre, Charles se retrouve sur les bancs d’Oxford puis de Cambridge où il fait la connaissance de Hongi Hika , Waikato et Thomas Kendall . Ce dernier l’aide à acheter 40 000 acres de terre à Hokianga, au nord d’Auckland, pour une très faible somme. Les chefs maoris Muriwai, Patuone et Nene signent la vente sans mesurer le faiblesse de la contrepartie proposée.
Cet achat marquera le début d’une tentative d’annexion de la Nouvelle-Zélande qui rythmera la vie du baron de Thierry.
Cherchant en premier lieu une protection pour sa colonie auprès de la couronne britannique qu’on lui refuse, il finit en 1824 par se retourner vers la Belgique sous prétexte d’être le descendant d’une famille aristocratique des Flandres. Dans une lettre adressée à l’ambassadeur de Belgique, il assure au roi « la souveraineté et la possession de la Nouvelle-Zélande qui devrait assurer au roi un revenu annuel de plus de 5 millions de livres sterling ». En échange de ses services, il demande le titre de vice-roi de la Nouvelle-Zélande, juste récompense, d’après lui, pour les services proposés.
Les négociations sont interrompues par l’arrestation et l’emprisonnement du baron en juillet 1824 pour banqueroute. Laissant des dettes un peu partout, il finit par arriver en France en octobre où il reprend ses démarches et essaye de trouver soutien auprès de la cour de France. Malgré ses connexions avec Charles X (son parrain), il n’obtient rien. De nouveaux problèmes d’argent le poussent à reprendre la route de l’Angleterre où après de nouvelles tentatives infructueuses, il s’exile vers les Etats-Unis.
Naviguant de ports en ports à la recherche de soutien, il finit par s’entourer de pionniers partageant son rêve et tout en travaillant au projet d’ouvrir un canal au Panama, il se proclame Souverain en chef de la Nouvelle-Zélande.
Son projet de canal ayant fait chou blanc, il poursuit son chemin et fait un court passage dans le pacifique, notamment dans les îles marquises où il se déclare roi de Nukuhiva.
Son projet d’annexion de la NZ est toujours sa priorité n° 1 et en attendant que des renforts arrivent de Panama, il envoie une déclaration retentissante à Busby, annonçant qu’il arrivera sous peu pour prendre la tête du pays. James Busby , en pleine préparation d’un traité de rapprochements entre maoris et anglais, lui répond violement.
Charles de Thierry embarque à bord du Nimrod et fait route vers la Nouvelle-Zélande avec une soixantaine d’équipiers. Quand il arrive enfin en 1837, la Nouvelle-Zélande est en phase d'être rattachée à la couronne britannique. Il est accueilli de façon royale et surtout très ironique par la communauté néo-zélandaise. Son équipage le quitte. Les chefs maoris qui lui ont vendu les terres de Hokianga se sont depuis le temps rendu compte de leur erreur et ont, au cours des 15 dernières années, vendu une partie des terres.
Le « souverain en chef de la Nouvelle-Zélande » se retrouve donc à nouveau sans le sou. Il finit tout de même par récupérer une centaine d’acres sur lesquels il essaye de mettre en place une colonie idéale, maoris et pakehas étant logés à la même enseigne. Sûr de son droit, il continue d’assurer aux visiteurs de passage qu’un vaisseau armé et plusieurs centaines de colons doivent arriver et l’aider à retrouver ses terres et la colonie qu’il s’était promis de conquérir.
Ses visions ne font pas le bonheur des colons britanniques et une impopularité croissante le pousse en 1845 à partir vers Auckland où il finit par enseigner la musique.
Aventurier dans l’âme, le baron de Thierry part en 1850 pour la Californie rejoindre son fils sur les concessions aurifères. En route, il est abandonné par le vaisseau sur lequel il se trouve et se retrouve bloqué sur l’île de Pitcairn. Il établit de bonnes relations avec les natifs, la musique faisant office de lien. Un mois après, un bateau finit par le conduire jusqu’à San Francisco où il va rester 6 mois avant de devenir consul de Honolulu.
En 1853, apprenant la mauvaise santé de sa femme, il rentre à Auckland où il se lance dans la culture et le tissage de Flax, proclamant avoir trouvé la bonne façon de tresser cette plante.
Il finira sa vie de cette manière, après avoir, sur commande de Sir George Grey, rédigé ses mémoires, intitulées « Historical Narrative of an Attempt to Form a Settlement in New Zealand ».
Considéré comme excentrique par beaucoup de ses contemporains, certains diront aujourd’hui que sa philosophie du colonialisme basée sur l'équité n’était pas dépourvue de sens et qu’il était avant tout un incompris.