Tout simplement merci Frogs, 3 semaines de road trip sur les 2 Iles pour une Lune de Miel qui était parfaite de A à Z. Plus qu'une relation clients/ Agent, vous avez su cerner et répondre à nos attentes et souhaits...
Aotearoa
(la terre du long nuage blanc) : la Nouvelle-Zélande
E noho ra
: au revoir (à celui qui reste)
Haka
: rite guerrier repris par les All Blacks avant les matchs de rugby
Haere mai
: bienvenue
Haere ra
: au revoir (à celui qui part)
Hapu
: sous-tribu
Iwi
: tribu
Kai
: nourriture
Ka kite ano
: au revoir, à bientôt
Kapai
! : super !
Kei te pehea koe?
: comment ça va ? (à 1 pers.)
Kei te pehea korua?
: comment ça va ? (à 2 pers.)
Kei te pehea koutou?
: comment ça va ? (à 3 pers. et plus)
Kia ora
: bonjour, bonne chance
Kumara
: patate douce
Mana
: prestige, fierté
Maoritanga
: culture maorie
Marae
: espace communautaire de la tribu
Moko
: tatouage sur le visage
Ngati, Ngai
: tribu. Ex. Ngati Toa
Pakeha
: différent, étranger. Nom donné aux Néo-Zélandais d’origine européenne
Paua
(haliotis) : ormeau, abalone
Ponga
: fougère arborescente
Pounamu
(greenstone) : néphrite (jade)
Tangata Whenua
: le premier peuple, les Maoris
Tapu
: sacré, tabou
Tena koe
: bonjour (à 1 pers.)
Te reo Maori
: la langue maorie
Tiki
: figurine porte-bonheur sculptée qui se porte autour du cou
Wai
: eau
Whakairo
: art de la sculpture
Whanau
: groupe familial étendu
Source: Te Puni Kokiri, 'Maori Regional Diversity', 2001
Bien que des visiteurs européens aient visité la Nouvelle Zélande plus tôt, l'équipage du capitaine Cook fut le premier à avoir de réels contacts avec les Maoris. Déjà à Tahiti, il avait été étonné de la ressemblance entre le vocabulaire tahitien et les mots collectés par les navigateurs dans l'Ouest du Pacifique au cours de précédents voyages. En Nouvelle Zélande, ce fut une surprise plus grande encore de voir Tupaia, un savant tahitien qu'ils avait embarqué (et qui dessina une étonnante carte pour Cook !) capable de comprendre et de se faire comprendre des autochtones ! Un fait très surprenant si on réalise l'immense distance qui sépare ces deux régions et une expérience qui serait sûre de rater si vous la tentiez à 5000 km de chez vous ! Le tahitien et le maori diffèrent de fait moins que le français et l'italien par exemple.
Les linguistes ont confirmé la parenté de la langue tahitienne, de celle des îles Cook (d'ailleurs souvent appelé "maori des île Cook"), des parlers des Tuamotu et du maori de Nouvelle Zélande, qu'ils ont rangées dans le sous-groupe "tahitic", non loin d'un autre sous-groupe "Marquesic" qui comprend les dialectes Marquisiens et Hawaiiens. Cette proximité linguistique corrobore les récits des Maoris qui font venir leurs ancêtres de la polynésie orientale (chaque tribu peut donner le nom de la pirogue et de son chef, quelquefois aussi de son navigateur...) de même que d'autres indices culturels et les preuves archéologiques (les "patu", une arme en forme de petite raquette aujourd'hui caractéristique des Maoris, étaient connus des anciens habitants de Huahine en Polynésie française).
Ces sous-familles et d'autres groupements similaires pour d'autres archipels font partie de la grande famille des langues polynésiennes. C'est en référence à ces régions de langues apparentées que Dumont D'Urville a imaginé la notion de Polynésie quelquefois appellé aussi "triangle polynésien" dont les trois sommets sont Hawaii, l'île de Pâques et la Nouvelle Zélande... (quelques îles dans lesquelles on parle une langue polynésienne et qui tombent en dehors du triangle sont appellés "out-liers" (tombés dehors). Dumont D'Urville définit par la même occasion la Mélanésie (où les gens sont noirs) et la Micronésie (où les îles sont petites) dans lesquelles on ne retrouve d'ailleurs pas une aussi totale unité de langue mais cette division a par la suite été vue comme largement artificielle car, finalement, toutes ces cultures se ressemblent beaucoup, même si la plus grande homogénéité de la polynésie est indéniable, ce qui est avant tout dû au caractère récent de sa matérialisation (c.a.d sa colonisation par les polynésiens).
Il ne faut pas confondre "la polynésie" tout court, division ethnologique, avec ...la "Polynésie française", une division politique au nom discutable, notamment parce qu'il y a des polynésiens qui sont français dans d'autres endroits du Pacifique (notamment à Wallis et Futuna).
Les langues polynésiennes s'intègrent avec les langues malaises dans l'ensemble plus grand des langues malayo-polynésiennes, dont certaines sont parlées jusqu'à ...Madagascar (l'aire ce ces langues coïncide d'ailleurs remarquablement bien avec celle des pirogues à balancier...).
Comme toutes les langues polynésiennes le maori ne tolére pas que deux consonnes se suivent. En revanche les voyelles peuvent se succéder en assez grand nombre mais pas deux fois la même à la suite. On parle ici des sons et non des lettres mais l'écriture de ces langues étant pratiquement phonétique cela revient en général au même.La plupart des mots sont invariables, souvent assez longs et très expressifs (cela restant très subjectif naturellement).
Le Maori a 10 consonnes, certaines notées par deux lettres
:
Certains manuels lui attribuent 5 voyelles seulement mais si on considère que chacune est longue ou brève, en réalité cela en fait 10 car cette longueur est distinctive (cela veut dire qu'il y a de nombreux mots qui ne différent que par la longueur d'une seule voyelle). Les voyelles longues, quand elles sont notées, le sont par un macron (une barre au dessus de la lettre) ou dans les bouquins de linguistique par deux lettres (c'est rare). Ces voyelles sont A, E (prononcé), I, O, U (prononcé ou).
Cette simplicité apparente, la prononciation étant plus dure qu'il n'y paraît, pourrait donner l'idée d'une langue facile à apprendre mais cette tâche est compliquée par une syntaxe assez complexe, dès que l'on veut sortir du baragouin. A moins d'évoluer dans le milieu maori, vous aurez de fait très peu d'occasion de vous y exercer (à Aucland par exemple il vous sera plus facile de tester votre Mandarin ou votre Hindi, ou bien encore votre Coréen).
Au milieu du XXème siècle la langue maorie (Te Reo) était moribonde mais le gouvernement Néo-Zélandais s'est lancé dans un important effort, en collaboration avec les tribus, pour organiser son sauvetage, toujours en cours et basé sur l"immersion" des enfants dans des écoles où on ne parle jamais anglais (ils l'apprendront de toutes façons plus tard). Le maori est une langue officielle de la Nouvelle Zélande, au même titre que l'anglais et, en théorie, toutes les démarches officielles et les diplômes peuvent être passés dans cette langue. Une chaine de télévision, qui comprend de nombreux programmes pédagogiques, n'émet pratiquement que dans cette langue et évidemment, le maori est aussi au programme de toutes les écoles.
Cette entreprise nationale, qui n'a probablement d'équivalent dans le monde, toutes proportions gardées, que la ressuscitation de l'hébreu en Israël, a probablement à voir, d'une part avec une projection identitaire des Kiwi blancs pour ce qui fut la patrie d'adoption de leur ancêtres (et qu'ils ne voudraient pas qu'on voie comme un pays anglophone comme un autre) et d'autre part à une mauvaise conscience ambiante par rapport au sort fait à la nation maorie. Par ailleurs il est amusant de constater que paradoxalement les sites officiels de l'immigration expliquent que tous les néo-zélandais sont finalement des immigrés sur la dernière terre colonisée au monde, certains (les maoris) étant seulement arrivés avant les autres...
Le maori qui est vulgarisé à la télévision et dans les écoles est un maori reconstitué par des élites universitaires tant dans son vocabulaire, sa syntaxe que sa prononciation, à partir des dialectes des différentes tribus. Cela n'a rien de déshonorant car en fait c'est le même processus qui s'est produit, plus ou moins artificiellement, dans nombre de langues nationales. Le maori parlé réellement dans une tribu donnée, surtout par les vieilles personnes, pourra en différer sensiblement.
De nombreux mots d'origine indoeuropéenne ont été introduits en maori par l'intermédiaire de l'anglais : papier=pepa (paper), table=tepu (table), lettre=reta (letter), couteau=naihi (knife), cuillère=pune (spoon), assiette=pereti (plate), bateau=poti (boat), sucre=huka (sugar), porc=poaka (pork), semaine=wiki (week) etc... Inversement, le français a emprunté au maori des mots comme kiwi !
A côté d'une toponymie anglo-saxonne assez riche mais moins variée qu'aux états-unis peut-être (il n'y a pas de Paris...), la nouvelle Zélande a conservé une très riche toponymie polynésienne. Les toponymes peuvent être classés en deux types principaux :
Ce sont des...
qualifiés par exemple de...
on trouvera des...
entourés de qualificatifs assez variés comme...
Bien entendu on rencontre aussi un mélange des deux genres...Dans de nombreux cas, il faudra résister à l'envie de décomposer à tout prix les toponymes en éléments plus simples : Rangitoto n'est pas un “ciel de sang” mais désigne un lieu où le sol est fait de lave. Titirangi est le nom d'un arbuste, etc.
La notion de “gros mot” n'existe pas dans les langues polynésiennes, souvent assez crues et certains toponymes n'échappent pas à ce style d'humour. Au milieu de l'entrée du golfe de Manukau vers Whatipu se trouve un énorme rocher que les maoris ont baptisé Paratutae ce qui veut dire, en tahitien également, une crotte coincée entre les fesses...
Les différentes langues polynésiennes, que le voyageur peut découvrir en sillonnant le Pacifique... ou seulement par la toponymie en rêvassant sur Google Earth... offrent un exemple extraordinaire d'une diversité tout en conservant un fort parallélisme. Elle permettent au linguiste débutant d'observer des évolutions phonétiques simples et assez régulières sur des mots qui ont en général conservé un sens très similaire d'une langue à l'autre.
Cette évolution se caractérise ici par une grande stabilité des voyelles, qui changent très peu (sans rentrer dans le détail des courtes et des longues) l'évolution étant pratiquement limitée aux consonnes ( certaines restant également très stables comme le P, le M, le T, le R)
En pratique si on compare des mots en maori, en Rarotongien (Rarotonga est la principale île des Cook) et en Tahitien , on s'aperçoit très vite qu'ils sont apparemment identiques sauf que le tahitien n'a ni K ni NG, consonnes qui sont toutes les deux “remplacées” dans cette langue par des occlusives glottales (malheureusement presque jamais notées)
NZ motu reo maori kainga kura |
CK motu reo maori kainga kura |
TH motu reo maori 'ai'a 'ura |
... séparation langage vrai, normal, indigène village/patrie rouge |
On peut en déduire qu'à l'époque où les maoris se sont éloignés de la polynésie orientale, les ancêtres des tahitiens prononçaient toujours leurs K et leur NG, qui se sont confondus en glottales par la suite...
Si on étudie maintenant des mots contenant des H ou des WH en maori de NZ :
NZ whenua wahine |
CK 'enua va'ine |
TH fenua vahine |
... terre émergée femme |
on a la surprise de se rendre compte que cette fois ci, alors que le maori et le tahitien ont pratiquement la même prononciation, c'est le langage des Cook qui se singularise par des occlusives glottales à la place des aspirées !
Si on étudie un mot contenant les deux sortes de sons, on aura de façon logique :
NZ kahu |
CK ka'u |
TH 'ahu |
... vêtement |
Chaque fois que l'on ajoutera une nouvelle langue à ces tableaux, on pourra observer de nouvelles permutations. La maitrise de ce système permet de reconnaître pour pairs des mots en apparence aussi éloignés que l'Hawaiien KONA, le Tahitien TO'A (et en maori TONGA, bien sûr) qui tous désignent le sud !
Dans ce jeu, il faudra toujours garder à l'esprit que ces mots sont plus différents à notre oeil qu'à l'oreille des locuteurs de ces langues, comme le capitaine Cook s'en est aperçu autrefois. Par ailleurs, la divergence entre deux langues n'est pas faite que par l'évolution phonétique des mots, mais aussi par le glissement ou l'innovation au niveau du sens, ainsi que par des motifications syntaxiques qui finissent par changer complètement les tournures.
Enfin une véritable compréhension de l'origine de cette diversité ne pourra être atteinte en sautant ainsi d'un dialecte à l'autre mais plutôt en abordant les ouvrages qui expliquent la reconstruction de la langue primitive disparue qui les a toutes engendrées: le proto-polynésien, qui devait être parlé il y a plusieurs milliers d'années quelque-part du côté des Samoa-Tonga.
Stéphane JOURDAN
Le site de te reo maori www.korero.maori.nz